Bonjour à toutes et tous,
Voici les faits qui m'ont marqué cette semaine :
- Les premières victoires face au virus Ebola : l'épidémie serait terminée au Nigéria, c'est-à-dire qu'il n'y a plus eu de nouveau cas pendant 42 jours (soit deux fois la durée maximale d'incubation de 21 jours du virus).
Côté pile: Cela permet de pousser un soupir de soulagement, de voir une lumière au bout du (très long) tunnel, de se réjouir pour les habitants du Nigéria.
Côté face: Cela ne reste qu'un petit pas. Pour un pays "sauvé" (pour le moment du moins), combien de nouvelles infections et de décès (alors qu'un nouveau pays en Afrique est touché avec un premier cas au Mali).
Plus globalement, nous (les humains, mais surtout la "communauté internationale") avons perdu des mois (et des vies) en attendant et regardant de loin ce qui se passait. Les choses changent doucement ces derniers jours (envoi de matériel et de personnel médical de plusieurs Etats, plans nationaux et européens, etc.), mais la manière dont les "Occidentaux" (politiciens, médias et citoyens) ont regardé la Sierra Leone, la Guinée et le Liberia ces derniers mois est honteuse et scandaleuse. A ce jour, il y a déjà eu, rien qu'en Afrique de l'Ouest, plus de 4.800 décès et plus de 10.000 infections officiellement répertoriées (donc sûrement davantage).
- Les premières tentatives du journalisme à 360 degrés : le quotidien américain Des Moines Register a réalisé un reportage (sur la crise de l'Amérique rurale) permettant d'être v(éc)u pleinement en utilisant les lunettes Oculus Rift (développées initialement pour les jeux vidéos). C'est-à-dire, un support visuel qui donne l'impression à l'utilisateur d'avoir une vision à 360 degrés de l'environnement filmé et de pouvoir interagir avec ce dernier pour accéder à différents contenus.
Côté pile: Cela donne de nouvelles perspectives au reportage et au journalisme, cela permet d'atteindre de nouveaux publics (les jeunes principalement).
Côté face: Vu le coût de ces lunettes (on annonce un prix allant de 300 à 500 euros, l'Oculus Rift étant, pour l'instant, disponible qu'en version "kit développeur" et devrait être commercialisé d'ici la fin de l'année), cela limite quelque peu l'accès à ce type de reportage. Cela renforce également l'individualisation de la consommation des médias.
- La réinsertion des citoyens radicalisés au Danemark : la seconde ville du pays, Aarhus, a mis sur pied un programme de réintégration des djihadistes danois revenus de Syrie et d'Irak. Une fois de retour dans leur ville, ces personnes sont mises en contact avec la police et les services sociaux, qui les rencontrent, discutent avec elles, partagent des moments de vie quotidienne (café, cinéma, etc.), les aident à trouver une formation ou un emploi, etc. La ville de Copenhague devrait bientôt appliquer ce projet à son tour.
Côté pile: Cela montre un souci de rédemption, d'indulgence, de seconde chance, de (re)création de liens, de ne pas stigmatiser ces personnes, de ne pas les abandonner. Un souci d'harmoniser la société.
Côté face: Le projet n'est que pour les personnes de citoyenneté danoise, les autres sont renvoyées dans leur pays. Il y a un genre de "deux poids deux mesures" qui laisse sous-entendre qu'on ne s'occupe que des nationaux, les autres, tant pis. De plus, ce projet fonctionne sur base bénévole, c'est-à-dire que si la personne revenue de Syrie ou d'Irak ne veut pas en faire partie, rien ne l'y oblige.
Bon week-end.
RF
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Ce billet a été rédigé en écoutant l'album "Give my love to London" de Marianne Faithfull.
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